Biodesign, définition
Le Bio Design ou Bio Couture en mode éthique, un projet innovant dont on ne parle pas assez… Inconnu du grand public, ce phénomène que l’on pourrait croire récent, a commencé à se développer il y a un peu plus d’une dizaine d’année dans certains laboratoires.
Le Bio Design est un projet de recherche qui a pour but de créer des vêtements en cultivant la nature. Créateurs et scientifiques le définissent plus exactement comme une vision radicale de la mode future.
Cultiver un textile ou un produit au lieu de le manufacturer !
Qui a inventé le biodesign ?
Suzanne Lee, chercheuse à Central St. Martins, est la pionnière du Bio Design de mode. Créatrice de mode visionnaire, elle imagine un futur où les patrons ne prendront plus forme dans un atelier de couture mais dans un laboratoire, et où les vêtements ne seront plus manufacturés mais cultivés. Elle s’intéresse plus particulièrement à l’utilisation de culture de micro-organismes vivants pour faire pousser des vêtements avec des matières durables et compostables.
Au début des années 2000, le manque de durabilité dans l’industrie de la mode et le peu de recherches réalisées pour améliorer cet aspect ont poussé Suzanne Lee à expérimenter des alternatives écologiques à l’intersection du design et des sciences.
En 2003, après de nombreuses recherches, elle fonde BioCouture, un studio de conseil en biocréation où les vêtements sont cultivés grâce à des cuves de bactéries. Une vision futuriste de la mode qui consiste à faire pousser des tissus par le biais de micro-organismes vivants.
Ce que Suzanne Lee souhaite faire c’est dire à un future microbe “Tisse-moi un fil, aligne-le dans cette direction, rend-le hydrophobe, et pendant que tu y es modèle-le autour de cette forme en 3D”
Biodesign : comment ça marche ?
Sa technique de fabrication s’inspire du Kombucha, une boisson acidulée préparée en incorporant un mélange de bactéries et de levures dans du thé sucré. En se nourrissant du sucre, les bactéries produisent une membrane qui grandit jour après jour. Au bout de 2 à 3 semaines, on obtient un cuir, appelé cellulose microbienne, qu’il faut ensuite sécher, mouler, découper et coudre.
Suzanne Lee, présente en 2011 sa vision de la mode lors d’un TED : “créer des textiles nouvelle génération en utilisant des microbes pour fabriquer des tissus en fils biologiques.”
Elle dévoile pour la première fois au grand public sa collection organique, une toute nouvelle espèce de vêtements permettant de réduire l’impact environnemental de l’industrie textile.
Pour le moment, ces nouveaux vêtements biodégradables sont encore très fragiles et ne résistent pas à l’eau mais une nouvelle porte s’ouvre sur une production textile moins polluante et plus verte.
Dans un monde où les ressources naturelles sont menacées, où les marques se livrent à un greenwashing grandissant et où les défis
environnementaux et la croissance démographique se font insistants, nous devons repenser radicalement notre façon de produire des produits de consommation durables. Et la révolution est en marche quand on voit à quel point le marché de la mode éthique est en croissance.
Le Bio Design mise sur un avenir alternatif dans lequel la production industrielle ne dépendrait plus, ni des matériaux dérivés des industries pétrochimiques polluantes, ni de l’utilisation de terres cultivables, mais se dirigerait vers un modèle de production biotechnologique…